2016, le nouvel an d’après les attentats. Besoin de croire au paradis, tout à coup.
“Une idée du paradis en janvier 2016”
Je suis croyante.
Enfant, j’ai cru en Dieu, en un seul, grand et tout puissant.
Très vite, j’ai lu et je me suis dit que ce qui comptait
était la façon dont on meurt, et
J’ai voulu faire : pur.
Mourir en ayant raison, en étant sûre.
Ce n’était pas mon heure.
Un homme très sage m’a demandé si j’avais pensé à tout
« à quoi » ?
« Au plaisir, au vrai plaisir de jouir avec quelqu’un que tu aimes »
Tout de suite après, j’ai essayé.
Et recommencé, multiplié, comme un quête..
Quelques personnages ont compté davantage
Je me dis que notre paradis ici, ce sont ces moments là
Des moments où l’on pourrait se dire, si on y pensait
sur le coup : « Et puis tant pis là j’ai tout »
Je crois au plaisir physique
Je crois à cette éternité là
À chaque fois je me dis « je ne suis plus nulle part », et pourtant
c’est peut-être çà, arriver au plus haut..
Aujourd’hui je me dis que je suis heureuse d’être encore là
Je me dis que ce n’est jamais la dernière fois
Et ce n’est plus dieu, mais moi et ma foi en ce qui est bon
que je remercie
Et tous ceux qui y participent et qui font chaque jour
davantage partie de moi
Je pense beaucoup à ceux que j’aimais et qui sont partis
Je regrette de n’avoir pas trouvé les mots pour le dire
Ils ne sont plus, sauf dans un petit coin de paradis qui reste en moi
Je pense à eux de temps en temps, je leur envoie un peu de plaisir
Un peu de la vie qu’ils m’ont insuflée
Hé les amis, vous participez encore
Vous ne mourrez jamais, je suis votre havre de paix
Vous ressurgissez de mes septièmes ciels
Limpides liquides intarissables
Je vous aimerai jusqu’au dernier soupir de plaisir
Vous êtes les fils de mes dentelles, les lanières de mes cuirs,
L’armature des corsets qui me cambrent et me redressent
Et le doux voile de bas qui glissent partout et ne se déchirent pas