Voici d’Hermès ce qui reste, des messages et du messsager.
Nada, en un clic je ghoste, tu ghostes, ils ghostent, nous ghostons.
Bleu nuit, le cirque où règne nuit du silence, ghosting Arena.
Chevaux de l’apocalypse, vous-mêmes mononchromés faute de paroles, vos cavaliers disparus dans ce monde où rien n’est sensé se passer car invisibilisé.
Arène peuplée de ghosters et de ghostés, acteurs de l’autre côté du miroir où ils disparaissent en s’étant fait disparaître.
La mé(na)gère hors d’âge, aaah comme elle en a fait avaler des couleuvres celle-là, hypnotisant par écrans interposés les pauvres erres affamés.
Une nonne difforme en costume de mère supérieure écarlate, dominatrice de son état, contemple la scène, flanquée de son poteau camoufleur qui ricane avec elle. Elle ne sourit même pas, trop gonflée de son égo qui lui bouffit la face, statique sur ses renflements égotiques.
Son esclave âge et nouillé, siffle doucement en sentant la main de sa maîtresse caresser son crâne ; ça le rend inspiré pense-t-il.
Celle-ci au pied du mur n’en peut plus, elle a perdu toute couleur et entend encore la morale qu’on lui a trop fait, la voix de la bien-pensance l’a suivie jusque là et ne la lâchera pas. Un suiveur esclave de cette harpie soutient péniblement la grise victime, la terreur dans le regard, pourvu que ça ne lui tombe pas dessus aussi.
Seul le rétiaire est encore en action, il va piquer un des guignols du 2.0 qui se multiplient et se reproduisent à chaque fois qu’ils écrivent qu’ils ont une grosse bite. Mais même bloqués, ils sont encore là, le rétiaire doit continuer ici son élimination, il n’aime pas les guignols.
« Credo », credo ergo sum. Le gros plein de vide se sent vivant, plus il s’expose et plus il est vivant, ses tripes fouillées, son anus accouché d’une morue, tout lui plaît du moment qu’il peut s’imaginer qu’on le regarde ou qu’on pense à lui. « ON » ? Ben oui, la conscience collective de son existence à lui, de l’intérêt qu’il représente, il y croit dur comme fer même si son intime morue vient de lui être accouchée, morte née.
Un troll frénétique harcèle encore un homme dont les pieds se sont transformés en sabots à force d’avoir couru après les chimères. Il se pensait au calme en étant ghosté et en ayant ghosté, mais son ghosté l’a retrouvé et le persécutera jusqu’à la fin, qui n’existe pas et s’annonce donc longue ! De l’autre côté du clavier, le troll avait un pipeau, ici il a un tambourin, plus propice à l’écho.
Et l’oenuque apporte aux chevaux le casque d’Hermès. Au pays du ghosting, c’est décidément tout ce qu’il en reste, des merveilleuses fonctions du dieu messager : une coquille vide infestée de serpents.